Le Groupe Pouey, engagé dans une véritable politique de qualité, décide d'élever selon l'authentique
tradition viticole, une partie des vins rouges et blancs en barriques de chêne, provenant des plus grands tonneliers. L'objectif
étant d'obtenir des grands vins de garde. En effet, il convient de souligner d'emblée, que le bois renforce
considérablement la structure du vin en général, et que s'agissant en particulier de l'élevage en barriques du
vin rouge, celui-ci va bénéficier de 3 apports essentiels :
Des tanins supplémentaires provenant du bois, et différents de ceux du raisin.
Des arômes spécifiques et complexes de boisé, de vanille, de torréfaction, d'épice, de brioché.
Si par hasard, vous avez un jour la chance de visiter une tonnellerie, on vous expliquera : que lors de la "chauffe de la barrique",
étape spectaculaire et "incontournable" pour la fabrication d'un fût, le bois libère des substances
aromatiques qui par la suite se transmettront au vin.
Une intensification de la couleur et un assouplissement des tanins,
grâce à l'effet de l'oxygène qui pénètre les barriques à dose homéopathique,
notamment par les espaces minuscules situés entre les douelles (planches formant le corps cintré de la barrique). Notons que
cet apport "minimaliste" et régulier d'oxygène, participe néanmoins d'une façon très efficace au
vieillissement du vin.
De plus, pour bien conduire cet "élevage noble" en barriques bordelaises de 225 litres
(300 bouteilles environ), encore faut-il que celui-ci se fasse avec discernement,
dans le but de bien préserver le côté complexe du vin : les éléments apportés par le
bois ne doivent pas dominer exagérément.
Ainsi, la proportion de barriques neuves varie entre 30 % et 50 % par an, selon les millésimes. De même, il convient de
moduler la durée de conservation en barriques selon la structure du vin. Au Château d'Arguin, le vin est entonné
dans des barriques en bois de chêne après l'assemblage (mélange des différents cépages ainsi que du vin
de presse), pour une durée de conservation de 12 mois minimum, qui pourra être prolongée en fonction de la
spécificité du millésime et surtout des dégustations régulières que nous faisons :
"c'est le palais qui décide !"
Enfin, l'élevage en fûts demande beaucoup d'attention et donne lieu à des opérations d'ouillage, de soutirage et de
collage qu'il nous faut maintenant commenter, afin que nos lecteurs internautes puissent bien toucher du doigt la réalité
selon laquelle : le travail attaché à une récolte se poursuit bien au-delà des vendanges, et ne prendra fin en
définitive, qu'une fois que la mise en bouteilles aura été effectuée au château.
L'élevage en fûts de chêne s'accompagne obligatoirement d'une perte de vin, qui s'évapore, ou qui est
absorbé par le bois, en particulier dans les premiers mois qui suivent l'entonnage.
L'ouillage, consiste à ajouter régulièrement un vin de même qualité dans les barriques, pour compenser cette "consume", et
éviter le risque d'oxydation (contact du vin avec l'air).
Indispensable à l'hygiène du vin, le soutirage consiste, par un système de pompe, à vider tous les 3 à 6 mois chaque barrique de son contenu
et à séparer le vin clair de ses lies (dépôt au fond de la barrique).
Au demeurant, cette perte en vin de lie impose une nouvelle "consume" à l'égard du
viticulteur engagé dans une politique de qualité ; mais pour qui l'élevage en fûts constitue sans nul doute un
coût élevé : consume, coût de la main d'oeuvre, et prix moyen de la barrique situé autour de 570 euros HT.
De plus, à l'occasion du soutirage, on procède également à un rinçage "énergique" des barriques à
l'eau chaude, avant de réintroduire le vin dans chaque barrique jusqu'au soutirage suivant.
Puis, il faudra enfin veiller au réajustement en anhydride sulfureux, pour protéger le vin à la fois contre l'oxydation et contre toutes altérations microbiennes.
Technique de clarification visant à faire tomber au fond de la cuve les particules en suspension dans le vin. Ensuite, le vin est séparé de son dépôt par soutirage.